LES CRIMES DE GUERRE HANTENT LE PRÉSIDENT DU KOSOVO
Par Scott Taylor - 29 JUIN 2020
La semaine dernière, il a été annoncé que le président du Kosovo, Hasim Thaçi, était accusé de crimes de guerre par les Chambres spécialisées du Kosovo, basées à La Haye. Selon les procureurs spéciaux, Thaçi et huit autres anciens hauts responsables militaires de l’Armée de libération du Kosovo (UCK) sont accusés collectivement d’avoir commis « près de 100 meurtres ».
En plus des meurtres, Thaçi et sa bande de huit hommes sont également accusés d’avoir commis « des actes de torture, des persécutions et des disparitions forcées ».
Pour ceux qui ne connaissent pas l’histoire récente des Balkans, il peut paraître surprenant que le président d’une nation européenne puisse être inculpé pour des crimes aussi violents. Cependant, pour ceux qui ont étudié de près les exploits de Thaçi, cela soulève une question : pourquoi a-t-il fallu si longtemps pour l’inculper ?
Le plus fou dans tout ça, c'est que Hashim Thaçi n'a jamais prétendu être autre chose que ce qu'il est, c'est-à-dire un criminel de carrière et un voyou.
En 1993, à l'âge de 25 ans, Thaçi est devenu membre de l'UCK, une organisation ethnique albanaise qui, à l'époque, était répertoriée par la CIA comme une organisation terroriste.
Thaçi s'était donné pour surnom « Snake » (le serpent) et était responsable du trafic de drogue et d'armes pour l'UCK. En 1997, il a été reconnu coupable par contumace d'actes de terrorisme par le tribunal de district de Pristina et condamné à 10 ans de prison.
Mais en 1998, alors que les forces séparatistes albanaises de l'UCK menaient ouvertement une insurrection contre les forces de sécurité yougoslaves, le Département d'Etat américain a changé d'avis. L'UCK « terroriste » est soudain devenue l'UCK combattante de la liberté et son chef Thaçi alias « Snake » a été propulsé au rôle d'homme d'Etat.
En mars 1999, les forces de l'OTAN, dont le Canada, interviennent au Kosovo pour soutenir l'UCK. Après 78 jours de bombardements, les Yougoslaves sont contraints de capituler.
Naturellement, c’est Thaçi et ses collègues de l’UCK qui ont dominé le paysage politique post-conflit au Kosovo. Thaçi a été élu Premier ministre du Kosovo en 2007 et, le 17 février 2008, il a proclamé unilatéralement l’indépendance du Kosovo.
Les États-Unis ont immédiatement reconnu le Kosovo comme un État indépendant et ont fait pression sur d’autres pays, dont le Canada, pour qu’ils redessinent de la même manière la carte de l’Europe.
Les Russes ont utilisé leur veto pour refuser l'adhésion du Kosovo à l'ONU et d'autres pays européens ayant des mouvements séparatistes à l'intérieur de leurs propres frontières ont bloqué l'adhésion du Kosovo à l'OTAN et à l'UE.
Alors que le Kosovo reste dans une sorte de vide juridique en matière de statut international, Thaçi a fait honneur à son ancien surnom,
L’agence de renseignement allemande BND a récemment mené une enquête sur Thaçi et son régime et a conclu que « les principaux acteurs (dont Thaçi) sont impliqués dans des liens entre la politique, les affaires et les structures du crime organisé au Kosovo ». Pour le dire franchement, le Kosovo est une entreprise narco-criminelle.
Un autre rapport, rédigé pour le Conseil de l’Europe, avait une portée bien plus sinistre. Il accusait Thaçi et les anciens commandants de l’UCK de crimes odieux, comme le trafic d’organes. Des victimes innocentes – d’origine serbe et albanaise – auraient été exécutées dans le but de prélever leurs organes sur le marché noir.
En novembre 2017, le premier ministre Trudeau a accueilli le président Thaçi lors de sa visite à Ottawa. Le message de Thaçi à l’époque était que le Canada et le Kosovo étaient la cible de l’ingérence russe parce que nos deux grandes nations partageaient les mêmes « principes et valeurs ».
Étant donné que les commentaires de Thaçi reflétaient le discours du gouvernement libéral – à savoir que « la Russie est mauvaise » – les médias canadiens ont simplement répété ces sentiments sans donner aucun contexte honnête.
Thaçi, alias « Snake », préside un État narco-criminel en faillite et il est désormais personnellement accusé de crimes de guerre. Comment cela peut-il être en adéquation avec les principes et les valeurs canadiennes ?
Source : https://www.espritdecorps.ca/on-target-4/on-target-war-crimes-haunt-kosovos-president?rq=Kla
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