Des documents de l'UCK saisis témoignent d'une campagne d'intimidation

18 mai 2005

Ecrit par : Andy Wilcoxson

Le général Obrad Stevanovic a commencé mercredi sa troisième journée de témoignage au procès de Slobodan Milosevic. Stevanovic était ministre adjoint de l'Intérieur de la Serbie dans les années 1990.

Son témoignage a été accompagné de centaines de documents. Parmi ses pièces à conviction se trouvaient des documents de l'UCK saisis par la police serbe lors de raids sur des installations de l'UCK. Ces documents particuliers ont été saisis en 1998 lors d'opérations antiterroristes à Leskovac.

Les documents montraient que l'UCK avait créé des escadrons d'élite pour les enlèvements et les assassinats. L'UCK avait également établi des prisons illégales et des soi-disant « escadrons d'exécution ».

Les documents de l'UCK saisis parlaient de déplacements de population civile en raison des combats, et non en raison d'un quelconque nettoyage ethnique serbe. L'un des documents parle d'un incident survenu à la frontière albanaise, où quarante terroristes armés de l'UCK se sont affrontés à l'armée yougoslave alors qu'ils tentaient illégalement de traverser la frontière albanaise pour se rendre en Yougoslavie. Le document dit que le résultat des combats a été la panique parmi les civils et la fuite de la population.

Les documents montrent que l'UCK se livrait à l'intimidation des civils albanais. L'un des documents est une lettre écrite par l'UCK à l'intention d'un Albanais en particulier. La lettre menace cet Albanais d'être enlevé ou tué s'il ne donne pas sa voiture, son pistolet et des milliers de deutsche marks à l'UCK.

Le général Stevanovic a témoigné sur les actions de la police. Il a déclaré que la police n'a eu recours à la force que dans des circonstances particulières et qu'elle n'a pas fait usage de la force de manière excessive. Le témoignage de Stevanovic est en contradiction directe avec ce que Paddy Ashdown a dit lorsqu'il a témoigné en tant que témoin à charge.

Pour étayer ce point, Milosevic a fait lire à Stevanovic les ordres donnés à la police. La police avait pour ordre de protéger la population civile, quelle que soit son appartenance ethnique, et de respecter les Conventions de Genève.

Elle avait pour ordre spécifique d’arrêter les militaires et les policiers qui commettaient des crimes contre la population civile. Non seulement ces ordres lui étaient-ils directement adressés, mais ils étaient publiés dans le journal Politika afin que tout le monde en soit informé.

Stevanovic a témoigné que la police réagissait principalement aux attaques terroristes, même si des opérations antiterroristes étaient prévues dans des circonstances particulières. La force n’était utilisée dans ces opérations planifiées que lorsque les civils n’étaient pas mis en danger. La force était utilisée de manière graduelle. Le témoin a déclaré que la force était d’abord minimale puis renforcée en fonction de la situation.

Les statistiques criminelles figurent également dans le témoignage de Stevanovic, ancien ministre adjoint de l'Intérieur ; il a accès aux statistiques officielles de la criminalité au Kosovo. Aujourd'hui, il s'est concentré sur les crimes contre les Albanais.

Selon les statistiques officielles du ministère de l'Intérieur serbe, entre le 1er janvier et le 20 juin 1999, 3 614 Albanais ont été victimes de crimes violents au Kosovo. Le MUP a arrêté 2 788 personnes, y compris des membres de l'armée et de la police, pour avoir commis ces crimes contre la population albanaise.

Les statistiques montrent que les bombardements de l'OTAN ont tué 617 personnes au Kosovo, dont 305 Albanais, 253 Serbes et 59 autres.

Les bombardements de l'OTAN ont tué plus de personnes que les actions antiterroristes de la police serbe. Ces actions ont tué 564 personnes au Kosovo, dont la grande majorité étaient des terroristes albanais.

Pendant le témoignage de Stevanovic, le juge Robinson a fait semblant d'avoir du mal à comprendre la nature de la défense de Milosevic.

La défense de Milosevic est simple. L’acte d’accusation allègue que Milosevic a planifié et participé à une grande conspiration, ou « entreprise criminelle commune », visant à nettoyer ethniquement le Kosovo et certaines parties de la Bosnie et de la Croatie afin d’établir un État serbe élargi.

L’accusation accuse Milosevic de crimes spécifiques au motif que ces crimes ont été commis dans le cadre de la conspiration principale présumée. L’accusation n’a pas produit un seul ordre émis par Milosevic ou le gouvernement serbe préconisant la commission d’un crime. L’accusation n’allègue pas non plus que Milosevic a directement perpétré un crime de guerre. Cette prétendue « entreprise criminelle commune » est le seul élément dont dispose l’accusation qui relie Milosevic à l’un quelconque des crimes spécifiques allégués dans l’acte d’accusation.

La défense de Milosevic est très simple. Milosevic prétend que l’entreprise criminelle commune alléguée dans l’acte d’accusation n’a jamais existé. Le principal objectif de sa défense est de démontrer qu’il n’y a jamais eu de conspiration visant à créer la « Grande Serbie » ou à nettoyer ethniquement la population non serbe.

Le témoignage du général Stevanovic vise à démontrer que des mesures ont été prises par la police pour prévenir et punir les crimes de guerre. La prévention et la punition des crimes de guerre ne concordent pas avec l'accusation selon laquelle la police aurait participé à un complot visant à commettre des crimes de guerre au Kosovo.

Milosevic utilise sa défense comme une plate-forme pour défendre la Serbie et le peuple serbe. Il a démontré de manière concluante que le massacre de Racak était un canular et que la police serbe n'a jamais exécuté de prisonniers à la prison de Dubrava.

Sa défense repose sur deux piliers principaux. Premièrement, l'entreprise criminelle commune n'a pas existé. Deuxièmement, les crimes imputés à l'armée et à la police serbes n'ont jamais eu lieu ou ont été exagérés.

Milosevic ne nie pas que des crimes individuels ont été commis. Il démontre par le biais de témoins comme les généraux Stevanovic et Gojovic que ces crimes ont été punis et qu'ils ont été commis en violation des ordres donnés à l'armée et à la police.

Le procès reprendra jeudi. Le général Stevanovic devrait encore s'exprimer pendant deux jours.


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