Comment un cadi se plaignit de la calamité d’exercer la fonction de cadi, et comment son suppléant lui répondit
On installa un cadi et il pleura. Le suppléant lui dit : « Ô cadi, pourquoi pleures-tu ?
« Ce n’est pas le moment pour toi de pleurer et de te lamenter : c’est le temps pour toi de te réjouir et de recevoir des félicitations. »
« Eh, dit-il, comment un homme sans perspicacité peut-il prononcer un jugement ? Un homme ignorant décider entre deux personnes qui savent ?
« Ces deux adversaires connaissent leur propre cas ; comment le pauvre cadi saurait-il ce que sont ces deux imbroglios ?
« Il est ignorant et non averti de leur état : comment pourrait-il rendre un jugement concernant leurs vies et leurs biens ? »
Le suppléant dit : « Les plaignants connaissent leur affaire et cependant ne sont pas crédibles ; vous êtes ignorant des faits, mais vous êtes la lumière de la communauté tout entière.
2750 « Parce que vous n’avez pas d’idée préconçue qui nuise à votre discernement, et cette liberté est une lumière pour les yeux.
« Tandis que ces deux hommes sont aveuglés par leur intérêt personnel ; le parti pris a mis leur connaissance au tombeau.
« L’impartialité rend l’ignorance sage ; le parti pris rend la connaissance perverse et inique.
« Tant que tu n’acceptes pas de te laisser soudoyer, tu es voyant ; quand tu agis avec cupidité, tu es aveugle et asservi. »
J’ai détourné ma nature des désirs vains : je n’ai pas mangé de mets délicieux.
Mon cœur, qui goûte (et distingue), est devenu clair (comme un miroir) : il distingue vraiment la vérité de l’erreur.
Source : Muhammad Djalal od Din Rumi - Mathnawi - Livre II.
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