PARTIE 1 - CELUI À QUI LE CORAN FUT RÉVÉLÉ (Partie 3) - Dr. Muhammad Fazlur Rahman Ansari (ra)

 PARTIE 1 

CELUI À QUI LE CORAN FUT RÉVÉLÉ 


Chapitre 2 

Eléments biographiques 


L’EMERGENCE DE LA CONSCIENCE PROPHETIQUE ET L’APPEL

« Ah non ! » dit Carlyle, « ce Fils de la Nature au cœur profond, aux yeux noirs rayonnants et à l’esprit ouvert socialement, avait d’autres préoccupations que l’ambition. Un grand homme silencieux; il était l’un de ceux qui NE PEUT QU’ETRE tenu en estime; dont la Nature même était considérée comme sincère. Alors que d’autres donnent dans la formule et la rumeur, assez satisfaits d’eux-mêmes de s’y étendre, cet homme-là ne pouvait s’enfermer dans les formules: il était seul avec son âme et la réalité des choses. Le grand mystère de l’Existence, comme je l’ai dit, brillait en-dedans de lui, avec ses terreurs, avec ses splendeurs; aucune rumeur ne pouvait dissimuler ce fait incontestable. ‘Me voici’; une telle SINCERITE comme nous disons, a en toute vérité quelque chose de divin. La parole d’un tel homme est une Voix qui émane de la Nature même du Cœur. Les hommes doivent l’écouter plus que tout autre: le reste n’est que vent en comparaison. Depuis longtemps, un millier de pensées, pendant ses pèlerinages et ses itinérances, avaient germé en cet homme. Que suis-je ? Quelle est cette Chose insondable dans laquelle je vis, que les hommes nomment Univers ? Qu’est la Vie ? Qu’est la Mort ? En quoi dois-je croire ? Que dois-je faire ? Les durs rochers du Mont Hira, du Mont Sinaï, les sévères et solitaires étendues de sable, ne répondaient pas. Les grands Cieux au-dessus de lui, parés d’étoiles à l’éclat bleuté, demeuraient silencieux. Il n’y avait pas de réponse. Seule son âme, et ce que l’inspiration de Dieu y étendait, devait répondre. » (1)

« Il possédait sans nul doute deux des caractéristiques essentielles de l’ordre prophétique. Il percevait la vérité de Dieu que ses semblables ne percevaient pas et il avait en lui un élan irrésistible qui le poussait à diffuser cette vérité. Au regard de cette qualité, Muhammad (pbsl) peut se comparer aux plus courageux des prophètes d’Israël. Il risqua sa vie pour cette vérité, il fut la victime de persécutions quotidiennes pendant des années, connut l’exil, fut dépossédé de ses biens, perdit la bienveillance de ses semblables et la confiance de ses amis, il connut les pires souffrances, seule la fuite lui permit d’échapper à la mort et cependant il délivra inlassablement son message. Nulle corruption, menace ou incitation ne pouvaient le réduire au silence. ‘Même s’ils déposaient le soleil dans ma main droite et la lune dans ma main gauche, je ne renoncerais pas à mon devoir.’ Ce fut cette persévérance, cette croyance en son appel à proclamer l’unicité de Dieu, qui fut le fondement de l’Islam.

« Parmi les idolâtres, d’autres furent monothéistes mais aucun autre n’a fondé une religion monothéiste puissante et durable. Ce qui le différencie fut sa volonté à porter cette croyance aux autres. Seules la profondeur et la force de la conviction personnelle de la vérité de Muhammad (pbsl) expliquent ce prosélytisme, alors que d’autres se satisfaisaient d’une foi solitaire. Pour lui la différence entre un Dieu Unique et plusieurs dieux, entre le Créateur Invisible et ces horribles morceaux de pierre ou de bois, était tout simplement infinie. Pour lui, de ces croyances, l’une représentait la mort et l’obscurité, l’autre la vie et la lumière… Qui pourrait douter de l’ardeur de cette quête de la vérité et du Dieu Vivant qui obligea le riche marchand à quitter sa chère épouse et son foyer pour élire domicile pendant des mois dans la sombre grotte du Mont Hira? Si nous respectons la peur d’Isaïe ou de Jérémie à proclamer la vérité importune, nous devons également reconnaître la sensibilité de Muhammad (pbsl) qui supporta le lourd fardeau de cette responsabilité. » (2)

« …les paroles de Muhammad (pbsl) ne sont pas celles d’un homme ordinaire. Elles ont pour source la réalité intrinsèque des choses, puisqu’il vit en constante communion avec cette réalité. » (3)


LES PREMIERS CONVERTIS

« La sincérité de Muhammad (pbsl) est démontrée par le fait que les premiers convertis à l’Islam furent ses amis proches et les membres de son foyer, qui, étant tous intimement liés à sa vie privée, n’auraient pu échouer à détecter les contradictions qui existent invariablement entre les prétentions de l’imposteur hypocrite et ses actions dans sa vie privée. » (4)


PERSECUTION ET FUITE LOIN DE LA MECQUE 

« La parole de Muhammad provoqua la fureur de ces riches Arabes dont la foi reposait sur de nombreuses idoles, et il fut chassé de La Mecque ainsi que ses nouveaux adeptes. » (5)


A MEDINE 

« En un peu plus d’un an il devint le chef spirituel, nominal et temporel de Médine, dont l’action était destinée à ébranler le monde. » (6)

« …il devint chef de l’état et même ses ennemis reconnurent qu’il administra avec sagesse. La sagesse dont il fit preuve dans les jugements d’affaires complexes servit de fondement à la loi religieuse qui régit aujourd’hui l’Islam. » (7)

« …contraint de défendre la liberté de conscience qu’il prônait, il devint un chef militaire accompli. Bien qu’il combattît à maintes reprises à cinq contre un, il remporta des victoires spectaculaires. » (8)


1. Thomas Carlyle: On Heroes, Hero-Worship and the Heroic in History, Londres 1888

2. Dr. Marcus Dodes: Mohammad, Buddha and Christ, pp 17-18. 

3. Tor Andrae: Mohammad, Londres 1963, p. 247.

4. John Davenport: An Apology for Mohammed and the Koran, p.17. 

5. James A. Michener: op, cit. 

6. John Austin: Muhammad the Prophet of Allah, dans le “T. P’s and Cassels’ Weekly” du 24 septembre 1927 

7. James A. Michener: op, cit. 

8. Ibid. 


Source : Les Fondements Coraniques et la Structure de la Société Musulmane Vol I - Dr. Muhammad Fazlur Rahman Ansari (ra)

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Réponse à mon "ami" athée sioniste.

L'ISLAM ET L'HINDOUISME À ĀKHIR AL-ZAMĀN (c'est-à-dire la Fin des Temps) Imran N. Hosein

Introduction (Partie 5) - LA QUETE ET LA QUALITE NON ASCETIQUE DE LA SPIRITUALITE - Dr. Muhammad Fazlur Rahman Ansari (ra)